La friperie, qu’on appelle souvent « feugeudiay » au Sénégal, est un marché de vêtements d’occasion qui joue un rôle essentiel dans l’économie et la culture vestimentaire du pays. Ce phénomène, qui trouve ses origines dans les importations de vêtements usagés des pays occidentaux, a su se tailler une place prépondérante dans le cœur des Sénégalais. Le Sénégal, comme de nombreux autres pays africains, est une destination majeure pour les vêtements d’occasion en provenance d’Europe et d’Amérique du Nord. Ces articles, qui peuvent inclure tout, des chemises et des jeans aux costumes et robes de soirée, sont vendus à des prix très abordables. Pour beaucoup, ces articles de friperie offrent une alternative plus économique aux vêtements neufs, souvent hors de portée pour la majorité des consommateurs locaux.

La friperie n’est pas seulement économique ; elle est également culturelle. Les Sénégalais ont toujours eu un sens aigu de la mode. Le « feugeudjiay » permet aux amateurs de mode de dénicher des pièces uniques, souvent de grandes marques, à une fraction de leur prix d’origine. Ainsi, des quartiers entiers de Dakar sont dédiés à ce commerce, offrant une expérience de shopping unique où chiner devient un art.

Bien que la friperie présente de nombreux avantages pour les consommateurs sénégalais, elle n’est pas sans controverses. D’un côté, elle peut être vue comme une solution de recyclage, réduisant la quantité de déchets textiles et encourageant une consommation plus durable. Cependant, certains estiment que l’industrie de la friperie freine le développement de l’industrie textile locale. De plus, il y a parfois des inquiétudes quant à la qualité et à l’hygiène de ces vêtement.

L’equation de la rentrée scolaire…

Avec le mois de septembre qui pointe le bout de son nez, le sujet des dépenses liées à la rentrée scolaire devient inévitable pour de nombreux foyers. Pour de nombreux parents, cette période rime avec une liste interminable de fournitures à acheter et le renouvellement de la garde-robe de leurs enfants qui grandissent trop vite.

Mme Diouf, mère de trois enfants, confie : « Chaque année, la liste semble s’allonger et les coûts augmenter. Trouver des alternatives économiques est devenu une nécessité pour nous. »

C’est dans cette quête d’économie que le marché de Colobane, toujours animé, devient une destination prisée. Offrant une palette d’options variées, les étalages de friperies proposent des vêtements à des prix oscillant entre 300 et 1500 FCfa.

Mr. Ndiaye, commerçant au marché de Colobane, déclare avec enthousiasme : « Beaucoup de parents viennent ici pour trouver des habits de qualité à des prix abordables. Nous faisons de notre mieux pour offrir un bon rapport qualité-prix. »

Cependant, même si ces tarifs peuvent sembler attractifs pour certains, d’autres parents notent une inflation. Madame Sall, parente d’un élève en classe de CE2, remarque : « J’ai l’impression que les prix ont augmenté par rapport à l’année dernière. La rentrée devient de plus en plus coûteuse chaque année. »

Face à ces critiques, les vendeurs restent toutefois optimistes. Aïssa, une vendeuse depuis une décennie, répond avec assurance : « Nous comprenons les préoccupations des parents, mais la qualité et la variété que nous proposons justifient ces tarifs. De plus, nombre de nos clients repartent satisfaits. »

Il est indéniable que la rentrée scolaire est une période où les économies sont sollicitées. Entre la nécessité de faire plaisir à ses enfants et celle de gérer son budget, le marché de Colobane se présente comme une alternative intéressante pour de nombreux parents. Seule la balance entre qualité, prix et satisfaction déterminera le choix final de chacun.

SARA  JUPITER    Senegal7

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