Si la subvention à l’énergie saute, comme susurré ces derniers jours, il sera quasi impossible de payer moins cher l’énergie sans mesures fortes, durables. C’est l’avis de l’ancien directeur général de Petrosen Amadou Diallo. «La baisse des prix de l’électricité et des carburants ne se décrète pas», a-t-il asséné dans un entretien paru ce mercredi 19 mars dans L’Observateur. «Elle est le résultat de stratégies à mettre en œuvre et d’une volonté politique qui a comme soubassement une vision holistique du secteur de l’énergie.»

Le consultant en matière de tarification des produits énergétiques de poursuivre : «Si nous continuons à générer de l’électricité avec du fioul BTS (Basse teneur en soufre) ou HTS (Haut teneur en soufre), je me demande, avec les charges de Senelec, comment on peut baisser les prix sans subvention. C’est presque impossible.»

De l’avis de Amadou Diallo, l’option préconisée par le chef du gouvernement, Ousmane Sonko, pour une baisse des prix, est viable. Mais sous certaines conditions : «Le Premier ministre avait annoncé, comme l’un des résultats attendus de la renégociation des contrats pétro-gaziers, l’augmentation à 150 mmcf de gaz pour la consommation domestique. Cette piste pourrait aboutir à la baisse du prix de l’électricité en mettant en œuvre la stratégie ‘Gas to power’, qui consiste à produire de l’électricité à partir du gaz. 150 mmcf est l’équivalent de 1 gigawatt ou 1000 mégawatts sur une production actuelle de 1,8 gigawatt.»

L’expert d’ajouter : «En y associant l’hydroélectricité, le solaire et l’éolien de Taïba Ndiaye, on peut vraiment envisager la suppression de la subvention et la baisse du prix de l’électricité.»