APRÈS LA CÔTE D’IVOIRE, LES DÉBOIRES D’ADAMA BICTOGO CONTINUENT AU BURKINA FASO
La situation se complique davantage pour Adama Bictogo avec la décision du Burkina Faso de ne pas renouveler le contrat du groupe SNEDAI, portant un coup dur à l’édition de documents administratifs et d’identification.
La période de turbulences continue pour Adama Bictogo, président de l’Assemblée nationale ivoirienne et influent homme d’affaires. Alors qu’en Côte d’Ivoire son groupe SNEDAI fait l’objet de contrôles fiscaux et a vu des marchés cruciaux lui être retirés, cette série de revers s’étend maintenant au-delà des frontières ivoiriennes, touchant également le Burkina Faso.
Fin du partenariat avec le Faso
Le pays des hommes intègres a récemment décidé de ne pas renouveler son contrat avec SNEDAI de Bictogo, qui opérait dans le secteur de l’édition de documents administratifs et d’identification. Ce contrat, signé le 11 septembre 2013 sous forme de Partenariat public-privé (PPP), visait la production de cartes consulaires sécurisées et est arrivé à terme le 10 septembre 2023.
Mais selon un communiqué du conseil des ministres du Burkina Faso daté du 29 mai dernier, « sur une prévision de 3 050 000 cartes, ladite société n’a produit que 1 945 077 cartes à la date d’échéance du projet le 10 septembre 2023 ». Un rendement jugé insuffisant par les autorités burkinabè, exprimant leur mécontentement.
En conséquence, le gouvernement burkinabè a décidé de se tourner vers un nouveau partenaire, Alliance & Co, pour poursuivre la production des cartes consulaires sécurisées en PPP.
Des instructions ont aussi été données aux ministres concernés pour régler les passifs du contrat de production des cartes consulaires avec SNEDAI-Burkina et assurer une transition en douceur vers le nouveau partenaire.
Contrôles et retraits de marchés en Côte d’Ivoire
Cette décision des autorités burkinabè marque un coup dur pour SNEDAI de Bictogo, qui voit son champ d’action réduit de manière significative dans la région. Elle survient alors que le groupe fait face à une série de revers significatifs.
Selon des informations relayées par plusieurs sources, dont Africa Intelligence, les autorités ivoiriennes ont lancé des enquêtes pour examiner les impôts payés par SNEDAI au cours des dernières années.
Le groupe SNEDAI s’est aussi vu retirer le marché de la confection des cartes de la Couverture Maladie Universelle (CMU). Ce projet, visant à fournir une assurance maladie pour tous les Ivoiriens, était sous la gestion de SNEDAI depuis son lancement. La perte de ce marché constitue un revers majeur pour l’entreprise.
En outre, le contrat de fabrication des passeports et de délivrance de visas, également détenu par SNEDAI, est arrivé à son terme sans négociations pour une prorogation. Les autorités ivoiriennes ont lancé un appel d’offres public pour ce marché, indiquant une volonté de diversifier ou de changer de prestataire pour ces services essentiels.